Qui est le Saint Esprit ?
L’Esprit Saint un grand inconnu ? Un fantôme ? Le Saint-Esprit quelque chose de nébuleux sans grande importance ou inaccessible ? Découverte de quelqu’un qui nous est très proche !
« Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Cor. 3:18). Mais qui est-il cet Esprit ?
Nombreux sont ceux qui se sentent mal à l’aise lorsqu’on parle de l’Esprit Saint (ou du Saint-Esprit) :
- Pour certains, l’Esprit Saint est une force, une force divine, englobant tout et déterminant le cours des événements humains.
- D’autres conçoivent l’Esprit Saint non comme une force impersonnelle mais comme une personne, un agent envoyé par Dieu pour accomplir sa volonté, en quelque sorte un des anges principaux.
- Pour d’autres encore, l’Esprit est simplement un autre nom du seul vrai Dieu, un nom qui souligne sa nature invisible.
En réalité, ces différentes façons de parler de l’Esprit Saint sont inexactes et enferme l’Esprit Saint dans nos propres pensées alors que le Saint-Esprit souffle où il veut.
Un peu d’exégèse
Le mot hébreu qui désigne l’Esprit Saint dans la Bible est rouâch, en grec πνεῦμα / pneũma, qui signifie très concrètement le souffle, ce qui est insufflé dans les poumons. Il ne s’agit donc pas, comme la traduction française (Saint-Esprit) ou anglaise (Holy Ghost) pourraient le laisser entendre, d’un fantôme ou d’un esprit immatériel.
Dans le livre de la Genèse, c’est l’esprit de Dieu qui plane comme un vent sur les eaux au commencement de la création (1:2), Dieu donne la vie à Adam en lui insufflant son haleine (2:7). L’esprit de Dieu inspire aux hommes la sagesse (p. ex. Genèse 41:38 ; Exode 31:3), la prophétie (p. ex. Nombres 11:25s ; Isaïe 61:1), des prouesses (p. ex. Juges 14:6), etc. L’expression ‘Esprit Saint’, rare dans l’Ancien Testament, fréquente dans le Nouveau, est utilisée dans le même sens. C’est par la puissance créatrice de l’Esprit Saint que Marie se trouve enceinte (Matthieu 1:18), que Jésus libère les hommes des démons (Matthieu 12:22 - 32) ; c’est l’Esprit qui donne aux chrétiens de dire ‘Jésus est Seigneur’ (1 Corinthiens 12:3).
En réalité, c’est surtout là où Dieu touche le monde, et en particulier la vie humaine, que la Bible et l’Église parlent de l’esprit de Dieu ou de l’Esprit Saint. C’est pourquoi l’Esprit Saint est parfois appelé ‘le doigt de Dieu’. L’Esprit Saint transforme la vie humaine. La Bible en parle souvent. St Paul dit par exemple : ‘le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi’ (Galates 5:22 - 23). Quand nous voyons la charité, la paix, la bonté, etc. dans la vie de quelqu’un, nous voyons Dieu, l’Esprit Saint, qui le touche.
Jésus promet l’Esprit Saint
Avant sa mort, Jésus a promis que lui et le Père enverraient à ses disciples « une autre aide » (Jean 14:16 ;15 : 26). Le mot grec traduit par « aide » est PARAKLETOS. Ce mot peut vouloir dire un avocat ou un assistant pour des questions légales. Dans un contexte plus large, il signifie une personne qui donne encouragement, conseil et force.
L’Esprit Saint est Dieu
- L’Esprit Saint n’est pas une simple aide, il est Dieu.
- L’Esprit Saint est Dieu de la même manière et au même niveau que le Père et le Fils. Différentes références à l’Esprit Saint sont interchangeables avec celles faites à Dieu (Actes 5:3-4).
- L’Esprit Saint est associé au Père et au Fils sur la base d’une égalité (Matthieu 28:19). Il partage la même divinité et possède les mêmes attributs que les autres membres de la Trinité tout en gardant des aspects spécifiques de sa propre personne.
- Il est le garant de l’unité au sein de la trinité, le lien d’amour et de communion étroite entre le Père et le Fils. Il est le Dieu qui agit, la personne qui atteste que la Parole vient du Père par le Fils.
L’Esprit Saint est une personne
Comme vous pouvez le constater, l’Esprit Saint est une personne.
Il est Dieu.
Cependant, il est distinct du Père et du Fils. Une division de responsabilité existe entre le Père, le Fils et l’Esprit. En quelque sorte, le rôle de l’Esprit Saint est celui d’un exécutif, de quelqu’un désigné pour exécuter les desseins de Dieu.
L’Esprit Saint le grand oublié ?
Il existe une certaine tension concernant le Saint-Esprit. Puisque Jésus-Christ est le centre de notre foi, nous pouvons facilement ignorer l’Esprit et le traiter comme s’il n’existait pas. Nous pouvons aussi aller à l’autre extrême et centraliser notre attention tellement sur lui que nous oublions que l’Esprit a été donné pour glorifier le Fils. Il est même possible d’essayer d’utiliser l’Esprit en attendant de lui ce qu’il n’a jamais dit qu’il ferait.
En réalité tout est question d’équilibre. En effet, L’Esprit Saint ne va pas sans le Christ et le Père et vis versa.
L’oeuvre du Saint-Esprit
Lorsque Dieu veut agir dans notre vie, il le fait par le Saint-Esprit. Son oeuvre principale consiste à transformer les croyants en l’image de Christ. Il enseigne, instruit et conduit dans la vérité (Jn 16:13-15). Il produit le fruit de l’Esprit dans notre vie (Gal. 5:22-23) et il accorde les dons et capacités spirituels pour le service du Royaume (1 Cor. 12:4, 7,11). Dans toute l’histoire du salut, l’Esprit Saint guide les hommes :
- A la création: il participe à la création du monde, en donnant la vie à ce que le Père et le Fils ont créé (Gn 1 et 2).
- Dans l’Ancien Testament: il choisit et équipe des hommes et des femmes pour le service de Dieu, en leur accordant différents dons. De plus, il inspire les paroles des prophètes et les Ecritures.
- Dans la vie de Jésus-Christ : l’Esprit Saint conçoit Jésus en Marie. Il l’oint en vue de l’accomplissement de son ministère en harmonie avec la volonté du Père.
- Dans la vie du croyant : c’est par l’oeuvre intérieure de l’Esprit Saint que le croyant est sauvé et régénéré. Il sanctifie le croyant progressivement pour que sa vie devienne de plus en plus un reflet de l’amour de Dieu.
- Dans l’Eglise : à la Pentecôte l’Esprit est donné en abondance et d’une manière permanente à l’Eglise afin d’être fidèle à l’enseignement de Christ.
- Dans le monde : aujourd’hui, l’Esprit Saint suscite des hommes de paix et de bien partout dans le monde sans distinction de religion.
Vivons de l’Esprit
En somme, par son souffle, l’Esprit Saint nous fait entrer, vivre, communier à l’Amour même de Dieu. Toute la puissance d’aimer que les hommes ont pu déployer depuis le commencement des siècles (des parents pour leurs enfants, des mamans pour leur bébé, des fiancés et des gens mariés, …), tout cela ne donne qu’une petite idée de l’Amour de l’Esprit Saint.
Cet amour est en nous et pour nous. Est-ce que nous lui permettons d’agir ?
N’ayons pas peur ! Personne, mieux que l’Esprit Saint ne respecte notre liberté, sinon l’amour ne serait pas vrai, pas total. Dieu ne peut rien contre notre liberté. Il ne peut rien sans nous … ni nous sans lui. Si je n’accepte pas de me laisser conduire là où il veut, rien ne se passera. Il faut donc lui dire : « Seigneur, viens brûler mon coeur au feu de ton amour ! ». C’est à nous de décider…
L’Esprit est-il en tous ?
Comment se fait-il que certains ne semblent par percevoir en eux la puissance de l’Esprit ? Celui-ci ne serait-il réservé qu’à une "élite" ?
La réponse du père Michel Rondet…
Oui, l’Esprit est en tous…
L’Esprit est à l’œuvre dès les origines de la création, « l’Esprit de Dieu planait sur les eaux », nous dit le livre de la Genèse (Gn. 1,2). Il est présent en tout homme par sa raison et sa liberté, ce qui fait de nous cette image de Dieu que les évènements et le péché peuvent ternir mais jamais effacer. Cette présence en nous du Souffle divin (l’Esprit) est ce qui nous constitue dans notre nature d’homme, aucun être humain n’en est donc exclu.
Comment dès lors expliquer que l’Esprit produise chez certains des fruits visibles de sainteté, alors qu’il paraît totalement inactif chez d’autres ?
Rappelez-vous la parabole du semeur. Le semeur est sorti pour semer, il a répandu les graines à profusion sans se soucier des terrains sur lesquels elles tombaient. Les résultats ont été très différents : nuls ou équivalents à trente soixante ou cent pour un. Ils ne dépendaient pas du semeur qui avait répandu partout la semence, mais des terrains et de la diversité de l’accueil fait à ce don.
Il en est de même du don de l’Esprit, il est donné à tous, mais ne tombe pas sur les mêmes terrains, sans que nous soyons seuls responsables de la qualité du terrain. Il est des circonstances qui nous font vivre sur des sols pierreux, d’autres sur des champs envahis par les ronces, nous n’en sommes pas toujours responsables, mais le don de Dieu sait nous rejoindre là où nous sommes, à nous de l’accueillir. Jésus était également proche des deux larrons suppliciés avec lui un seul à su reconnaître dans son compagnon d’infortune celui qui pouvait le sauver.
Les chemins de Dieu sont divers, comme les situations de nos vies. Il n’en est pas deux semblables et l’amour de Dieu s’adapte à chacune. Dieu non plus n’attend pas de nous les mêmes fruits et chacun d’entre nous porte ceux qu’il peut produire avec la grâce de Dieu. Les petites baies des buissons ont pour lui autant de valeur que les fruits sélectionnés des vergers.
Avant comme après Jésus-Christ, dans les nations évangélisées comme dans les pays païens, l’Esprit est à l’œuvre et son inspiration va toujours dans le même sens : ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait. L’appel est universel, comme la réponse, ni l’un ni l’autre ne dépendent des temps et des lieux et s’insèrent dans la conscience de l’homme.
Alors, gardons nous de juger ! Le coeur de Dieu n’exclut personne, comme il ne contraint personne et le mystère de nos destinées reste son secret.
L’Esprit-Saint :
comment ressentir sa présence ?
Dans ce temps entre l’Ascension et Pentecôte, l’Esprit-Saint est au coeur de la vie du chrétien. Mais au fait, qui est-il ? Difficile de définir l’Esprit-Saint ! Il est pourtant celui qui nous fait grandir peu à peu dans la prière et qui agit en nous, à condition de savoir l’accueillir et d’en reconnaître les fruits !
"L’Esprit Saint doit être le guide suprême de l’homme, la lumière de l’esprit humain" (Jean-Paul II)
Dans le Credo, nous disons que nous croyons en l’Esprit-Saint "qui est Seigneur et qui donne la vie" et qu’il "a parlé par les Prophètes" ! Nous savons aussi que l’Esprit-Saint est la troisième personne de la Trinité, sans savoir d’ailleurs très bien ce qu’est exactement la Trinité, et quoi en faire dans sa vie. Dans les conseils de vie spirituelle, il est souvent question de "vie dans l’Esprit", et il nous est fortement conseillé d’avancer "sous la conduite de l’Esprit"… C’est à la fois séduisant mais bien obscur…Comment donc s’y prendre ?
Au jour de son Ascension, Jésus promet à ses apôtres qu’ils recevront une "force" et, en effet, au jour de la Pentecôte, tous sont investis d’une étrange faculté à parler toutes les langues et à annoncer avec une nouvelle assurance les merveilles de Dieu.
Dans l’évangile de Jean, Jésus souffle sur ses disciples et leur dit "recevez l’Esprit saint", c’est donc qu’il nous en fait cadeau et que si ce cadeau vient de lui, il vient aussi du Père.
"Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir" (Saint Paul)
Cela donne déjà un aperçu de ce qu’est l’Esprit : un souffle qui anime, donne vie, permet de mieux comprendre et de parler avec conviction et fermeté des mystères divins. L’Esprit vient dans la discrétion, dans le secret des coeurs, toujours nouveau et jamais une fois pour toute.
C’est saint Paul qui parle avec le plus de conviction de l’Esprit : on sent bien combien lui-même en est pétri ! "Laissez-vous mener par l’Esprit" conseille t-il à tout bout de champ, n’hésitant pas à énumérer tous les bienfaits que l’on peut retirer d’une telle fréquentation : "charité, joie, paix, bonté, confiance dans les autres, douceur…"(Epitre aux Galates pour pour la liste entière !) L’Esprit est donné à tous, encore faut-il savoir s’en servir !
Pratiquement, comment mener une vie "selon l’Esprit" ?
- D’abord, en l’invoquant : "Viens Esprit-Saint dans nos coeurs" c’est l’une des plus vieilles prières de l’Eglise (Le Veni Creator) ,
- ensuite, en étant attentif à sa venue. L’Esprit Saint ne fait pas forcément du bruit (contrairement à ce que raconte saint Luc !) mais il se révèle dans la manière dont nous vivons. Il donne du courage, de la force d’âme, il apaise le coeur et donne de l’imagination dans les moments difficiles. Il augmente la confiance en Dieu et donne le désir d’en savoir plus sur lui, approfondit la prière et, surtout, accroît l’amour et l’espérance !)
L’Esprit change profondément le coeur de chacun et la meilleur façon de s’en rendre compte c’est encore de le reconnaître à l’oeuvre chez les autres, y compris chez les non-chrétiens !