Les différents services
** Soins UB **
Le centre St Michel est spécialisé dans la prise en charge des malades de l'ulcère de Buruli, et une partie de son personnel est spécialement dédiée à cette occupation, le point le plus important étant les soins apportés aux malades.
Le Dr Florent Niamké, du Programme National de Lutte contre l'ulcère de Buruli (PNLUB), est le directeur des soins et dirige tout ce qui concerne les malades de l'UB.
Sur les quatre infirmiers du centre (sans compter la soeur Suzanne), un roulement est effectué, un des trois étant affecté exclusivement aux malades de l'UB pour une période donnée.
Sont également partie prenante des soins des malades sept agents de santé. Ce sont eux qui, quotidiennement, 365 jours par an, effectuent les pansements sur les malades de l'UB tous les matins, une tâche qui demande un dévouement certain, puisqu'ils font face chaque jour à l'horreur de la maladie (odeurs insupportables, plaies horribles, pleurs et cris d'enfants...). Ils assurent également la garde, puisqu'il y a toujours un agent de santé présent au centre, nuit et jour, et un infirmier qui est de garde et qu'on peut appeler en cas d'urgence. Parmi eux, Marc et Jérome assurent en alternance pour une période de deux mois les soins ambulatoires pour les malades de l'UB qui se trouvent dans les villages et campements sur l'axe Zoukougbeu - Daloa. Par manque de moyens financiers, l’axe routier Zoukougbeu – Issia, sur lequel intervenaient également les agents en ambulatoire, a été abandonné en 2008.
En plus des soins quotidiens, des opérations ont lieu chaque mois : excision des ulcères et greffes de peau quand la plaie est bien propre. Ces opérations sont réalisées par une équipe dirigée par le Dr Paul Koffi Aboa, directeur technique du PNLUB, et composée du docteur Niamké et des infirmiers du centre.
** Rééducation UB **
Le service de rééducation du centre de santé St Michel de Zoukougbeu a vu le jour en octobre 2005.
Depuis 2008 il est sous la supervision du Dr Niamké Florent, médecin, et a pour but principal la prévention des incapacités et la récupération des limitations fonctionnelles.
L’UB étant une maladie invalidante, nous avons pour devoir premier de redonner aux malades la capacité des mouvements fonctionnels de chaque membre atteints.
Cette prise en charge consiste à procéder par des mouvements passifs, par des étirements, par des positionnements et par des mouvements actifs pour des renforcements musculaires
Le service prend en charge un peu plus de 100 malades par an avec un pourcentage de récupération totale des limitations fonctionnelles à 96% des cas.
Le service est ouvert tout les jours ouvrables de 8 heures à 16 heures avec deux aides kinésithérapeutes :
- M. Gbamo Edmond ( formé début 2005 par le physiothérapeute italien Fabrizio Bonifacio, spécialiste de la rééducation des malades de l'ulcère de Buruli, au centre anti-Buruli de Zouan Hounien)
- et M. Bahi Germain.
Le personnel confectionne des attelles statique et dynamique selon les limitations qui se présentent à eux avec des PVC, des barres d’aluminium, de mousse, etc.
Ce travail est d’une importance cruciale dans la guérison des malades de l’ulcère de Buruli, une récupération complète de la fonctionnalité du membre touché par l’UB permettant une bonne réinsertion de l’individu.
Quelques prothèses et instruments de rééducation.
** Réfectoire UB **
Le réfectoire UB n'est autre que la cantine des malades, où sont servis aux malades de l'ulcère de Buruli trois repas par jour.
Deux cuisinières préparent chaque jour à manger pour nos malades ; riz au lait tous les matins, plats africains le midi (viande ou poisson avec une des sauces typiques avec du riz, ou poisson grillé avec de l'attiéké), et vers 17h un repas avec du pain (salade, avocats, soja, sardine, etc...).
Nos deux courageuses cuisinières servent de 30 à 40 repas à chaque passage, cela dépendant du nombre de malades au centre, puis surveillent les malades pendant qu'ils mangent, surtout les enfants, qui sont parfois tentés de ne pas se nourrir.
** Laboratoire **
Présentation du laboratoire
Le laboratoire d'analyses médicales du centre St Michel a ouvert ses portes en juillet 1999, grâce à l'aide de l'ambassade du Canada en Côte d'Ivoire, qui a financé la transformation d'anciens logements pour coopérants étrangers, en laboratoire. Depuis son ouverture, il a bénéficié de nombreux dons de matériels de haute technologie par nos principaux partenaires que sont les ONG ANESVAD (ONG espagnole) et Pharmaciens Sans Frontières (ONG française), ainsi que par l'Ordre de Malte, l'ONG ivoirienne ACONDA, spécialisée dans la lutte contre le VIH/SIDA, et l'ambassade du Canada.
Quatre personnes travaillent au laboratoire :
- Emmanuel Kacou, technicien biologiste, venu à Zoukougbeu pour l'ouverture du laboratoire en 1999, chef du service Labo.
- Ernest Deabo, aide - laborantin, formé au laboratoire et présent depuis 2002.
- Goré bi Arsène, technicien biologiste affecté par le programme PNLUB arrivé au Labo depuis 2011.
- Kamenan Justine aide-laborantine, présente au Laboratoire depuis 2012.
Que fait-on au laboratoire ?
En plus des classiques analyses de sang que l'on peut faire en Europe dans des laboratoires d'analyses médicales, le laboratoire effectue de nombreux tests spécifiques à sa situation géographique, à savoir en zone tropicale en Afrique, et loin des grandes villes du pays.
On recherche chez nos malades les germes responsables des maladies tropicales comme le paludisme, la fièvre typhoïde, la tuberculose, les diverses parasitoses intestinales, etc... Tests de grossesse et études de spermiologie font également partie des services proposés par le laboratoire.
Nous possédons également un appareil qui nous permet d’effectuer des électrophorèses de l’hémoglobine et des protéines ; nous pouvons ainsi détecter des maladies du sang telles que la drépanocytose et les thalassémies, bien présentes dans les populations d’Afrique sud-saharienne.
Collaboration étroite avec la partie ‘Ulcère de Buruli’
Le laboratoire collabore étroitement avec la partie du centre consacrée à l’ulcère de Buruli, et qui accueille en permanence de 30 à 40 malades.
Le laboratoire effectue le dépistage gratuit de l’ulcère de Buruli par la recherche de BAAR (le groupe de bactéries dans lequel on retrouve les mycobactéries, responsables de la tuberculose, de la lèpre et de l’ulcère de Buruli).
Il effectue également, gratuitement pour nos malades atteints de l’ulcère de Buruli, toutes les analyses de sang et autres nécessaires, de même que tous les bilans pré opératoires lors des opérations des malades de l’UB.
En 2009, plus de 1.800 examens réalisés au laboratoire (sur un total de plus de 10.500 pour l’année) l’ont été pour les malades de l’ulcère de Buruli hospitalisés au centre St Michel.
Provenance de nos malades
En 2007, 2008 et 2009, le laboratoire a reçu 13.670 patients, pour un total de plus de 30.000 examens réalisés. La majorité de nos malades (60%) sont envoyés par les infirmiers du dispensaire du centre St Michel. Mais beaucoup viennent également des grandes villes de la région, où il y a une absence de laboratoires d'analyses médicales, comme Duékoué, Issia, Guiglo, Daloa ou même Man.
Matériels
La chaîne de froid est respectée au laboratoire puisque nous disposons de trois réfrigérateurs et d’un congélateur pour la conservation des réactifs et du sang.
Matériels d’analyse à notre disposition :
- appareil mini-API semi-automatique pour l’identification des germes et pour réaliser des antibiogrammes
- compteur automatique pour la Numération Formule Sanguine
- appareil pour effectuer des électrophorèses de l’hémoglobine et des protéines
- plusieurs microscopes
- deux appareils spectrophotomètres pour les analyses biochimiques du sang
- deux étuves et deux centrifugeuses
** Alphabétisation **
Salle dédiée à l'alphabétisation des malades.
** Dispensaire **
Le dispensaire reçoit aussi des malades souffrant de pathologies diverses, le plus souvent tropicales (fièvre typhoïde, paludisme, tuberculose, etc.).