L'accident vasculaire cérébral (AVC)
Un accident vasculaire cérébral (AVC) se produit lorsqu'une partie du cerveau est brusquement privée de sang.
Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral ?
Un accident vasculaire cérébral ou AVC ou encore « attaque cérébrale », est une perte soudaine de la fonction du cerveau. Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau.
L'arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales, au niveau de la zone du cerveau touchée.
La gravité de l'accident vasculaire cérébral va dépendre de la localisation et de l'étendue des zones cérébrales touchées.
Les deux types d'accident vasculaire cérébral
- Les AVC ischémiques
Dans huit cas sur dix, les AVC sont des AVC ischémiques : l'interruption de la circulation du sang est due à un caillot (sang coagulé) qui bouche une artère à destination du cerveau.
La cause principale est l'athérosclérose : c'est une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts se durcissent progressivement et forment des plaques d'athérome qui rétrécissent les artères et favorisent la formation du caillot. Dans certains cas, un fragment de plaque peut aussi se détacher et aller obstruer une des artères à l'intérieur du cerveau.
Parfois, l'origine de l'accident vasculaire cérébral provient de la formation d'un caillot sanguin à distance du cerveau, par exemple dans le cœur. Ce caillot est ensuite véhiculé par le sang jusqu'au cerveau. Cela peut arriver notamment lorsque le cœur bat rapidement et de manière irrégulière (fibrillation auriculaire).
- Les AVC hémorragiques
Ils sont plus rares. L'arrêt de la circulation du sang est dû à la rupture d'une artère du cerveau.
La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée
Dans certains cas, la rupture peut survenir sur une anomalie préexistante de l'artère : un anévrisme ou une malformation artério-veineuse.
Les AVC surviennent souvent chez des personnes présentant des facteurs de risque. Sur certains facteurs de risque vous ne pouvez pas agir, mais sur d'autres vous le pouvez.
Les facteurs de risque sur lesquels vous ne pouvez pas agir
- L'âge
Le risque augmente avec l'âge, après 50 ans chez l'homme et après 60 ans chez la femme.
- Les antécédents familiaux
Le risque augmente si, dans votre famille :
- un parent proche (père, mère, frère, sœur) a présenté un accident vasculaire cérébral (AVC) avant 45 ans ;
- votre père ou votre frère a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant 55 ans ;
- votre mère ou votre sœur a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant 65 ans.
Les facteurs de risque sur lesquels vous pouvez agir
Apprenez à identifier les facteurs de risque cardiovasculaire pour ne pas les sous-estimer.
- Le diabète : On parle de diabète lorsque la glycémie (taux de sucre ou glucose) est supérieure à 1,26 g/l à jeun lors de deux mesures. Si vous souffrez d'un diabète mal contrôlé, l'excès de glucose dans votre sang peut endommager les parois de vos artères.
- L'hypertension artérielle : On parle d'hypertension artérielle (HTA) si :
- la pression artérielle systolique est supérieure à 140 mmHg ou 14 cmHg ;
- et/ou la pression artérielle diastolique est supérieure à 90 mmHg ou 9 cmHg.
- La fibrillation auriculaire : La fibrillation auriculaire (les oreillettes du cœur battent très vite) est un facteur qu'il est possible de traiter.
- Le tabagisme : À court terme, le tabac favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l'apparition de troubles du rythme cardiaque. Sur le long terme, le tabac abîme peu à peu les artères.
- Un taux élevé de cholestérol : On distingue le mauvais cholestérol (LDL cholestérol) du bon cholestérol (HDL cholestérol). Si vous mangez trop gras, si vous souffrez d'obésité ou si vous ne pratiquez pas d'activité physique, le mauvais cholestérol augmente et s'accumule sur les parois de vos artères sous forme de dépôts graisseux. Avec le temps, ces dépôts peuvent ralentir et bloquer la circulation du sang : c'est l'athérosclérose.
- L'obésité et le surpoids : On parle de surpoids si l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et d'obésité s'il est supérieur à 30. Pour le calculer, utilisez notre calculateur ci-dessous.
La présence de graisse au niveau abdominal est un facteur de risque. On parle d'obésité abdominale lorsque le tour de taille dépasse 88 cm chez la femme et 102 cm chez l'homme.
- La sédentarité : C'est-à-dire si vous faites moins de 30 minutes d'exercice physique par jour.
- L'alcool : Il ne faut pas consommer, par jour, plus de trois verres de vin pour les hommes et deux verres de vin pour les femmes.
Comment reconnaitre l’AVC ?
Les symptômes de l'accident vasculaire cérébral
l'un des signes suivants survient de façon brutale :
- un engourdissement du visage : impossibilité de sourire, la lèvre est tombante d'un côté ;
- une perte de force ou un engourdissement du membre supérieur (impossibilité de lever le bras) ;
- un trouble de la parole : difficulté à parler ou à répéter une phrase ;
- une difficulté à comprendre son interlocuteur ;
- un engourdissement ou une faiblesse de la jambe ;
- une perte soudaine de l'équilibre : instabilité en marchant, comme en cas d'ivresse ;
- un mal de tête intense, brutal et inhabituel ;
- un problème de vision, même temporaire : perte de la vue d'un œil ou vision double.
les séquelles et les complications de l'AVC
Les accidents vasculaires cérébraux laissent souvent des séquelles de gravité variable, allant d'une récupération totale à une perte d'autonomie importante.
Tout dépend du type d'accident vasculaire cérébral, de sa localisation et de l'étendue des lésions. La rapidité de la prise en charge médicale et la rééducation sont aussi très importantes.
La principale complication est la survenue d'un nouvel accident vasculaire cérébral.
Les séquelles d'un accident vasculaire cérébral peuvent être multiples, comme :
- une paralysie ou une faiblesse d'un côté du corps ;
- des problèmes de vision ;
- des troubles de la parole, de l'écriture ou de la compréhension orale ;
- une incapacité à reconnaître ou à utiliser des objets familiers ;
- une fatigue ;
- une dépression ;
- une difficulté à apprendre et à mémoriser une information nouvelle ;
- une épilepsie ;
- une démence.
Le traitement en urgence et médicamenteux de l'AVC
La prise en charge en urgence de l'AVC
En cas d'accident vasculaire cérébral ischémique, le traitement en urgence, réalisé en milieu hospitalier, consiste à dissoudre le caillot qui bouche l'artère cérébrale en perfusant un médicament : on appelle ce traitement la thrombolyse ou la fibrinolyse.
Ce traitement doit être réalisé dans les premières heures qui suivent l'apparition des symptômes. Il va permettre de rétablir la circulation du sang et l'apport en oxygène au niveau du cerveau, et donc de limiter la lésion cérébrale et ses séquelles.
Plus ce traitement est mis en place rapidement, moins les séquelles de l'accident vasculaire ischémique seront importantes.
Le traitement pour soigner l'AVC ischémique
Les médicaments antiagrégants plaquettaires sont prescrits après un AVC ischémique, sauf quand un traitement anticoagulant est indiqué.
Ils empêchent les plaquettes du sang de s'agglutiner et donc les caillots de se former.
Les anticoagulants sont prescrits dans certains cas d'AVC ischémiques, notamment lorsque le caillot sanguin a migré au cerveau à partir du cœur, lors de battements du cœur irréguliers (fibrillation auriculaire) ou lors d'une maladie des valves cardiaques.
Ils empêchent les caillots existants de grossir et, surtout, ils préviennent la formation de nouveaux caillots de sang.
Le traitement d'une éventuelle maladie cardiovasculaire
Le traitement médical d'une éventuelle maladie cardiovasculaire causale peut être prescrit, comme dans le cas d'une fibrillation auriculaire.
Après l'accident vasculaire cérébral
Le suivi médical de votre AVC est important.
Après un AVC, consultez votre médecin régulièrement et :
- respectez votre traitement. Ne modifiez pas ou n'arrêtez pas votre traitement sans avis médical ;
- suivez les conseils de votre médecin sur l'hygiène de vie (alimentation, alcool, tabac...) ;
- suivez régulièrement les séances de rééducation ou d'orthophonie prescrites.
Votre médecin pourra vous adresser, si nécessaire, à d'autres professionnels de santé ou vers des associations de patients qui peuvent vous aider ou aider vos proches par l'information, l'écoute, l'échange d'expérience...
Des conseils spécifiques en cas de prise d’anticoagulants
- Si vous êtes sous anticoagulants, appliquez les règles suivantes :
- comme pour tout traitement, prenez bien les doses de médicament prescrites ;
- signalez la prise d'anticoagulants à tous les professionnels de santé que vous consultez (médecin, chirurgien, dentiste, pédicure, infirmière, pharmacien, biologiste, kinésithérapeute, etc.) ;
- prenez rendez-vous avec votre médecin traitant devant tout signe vous faisant craindre une hémorragie (saignement des gencives, hématomes, selles noires). De plus, pour éviter une coupure ou une chute, ne pratiquez pas de sport violent, ni de travaux dangereux. En cas de saignement, contactez rapidement votre médecin ou rendez-vous aux urgences de l’hôpital le plus proche ;
- respectez la surveillance imposée par votre traitement.
- Si vous êtes sous antivitamine K (AVK) des consignes particulières s’appliquent :
- pensez à effectuer en temps voulu les examens sanguins (international normalized ratio ou "INR") prescrits par votre médecin ;
- à chaque INR, veillez à bien faire remplir le carnet de traitement remis par votre médecin (résultat de l'examen, dose journalière de médicament prise depuis le précédent INR, incidents éventuels). Pensez aussi à apporter ce carnet à chaque consultation médicale ;
- mangez sans excès les aliments contenant une grande quantité de vitamine K (brocolis, laitue, épinards, chou, chou-fleur, choux de Bruxelles). En effet, une consommation importante pourrait modifier le résultat de votre prochain INR.
Agissez sur vos habitudes alimentaires
La survenue d'un accident vasculaire cérébral ou d'une autre maladie cardiovasculaire dépend de plusieurs facteurs de risque. Plus vous cumulez de facteurs de risque, plus la probabilité de développer un jour un accident vasculaire cérébral ou une maladie cardiovasculaire augmente.
Équilibrez votre alimentation
Vous n'avez pas besoin de suivre un régime strict pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
Il vous suffit de suivre quelques conseils diététiques de base :
- adoptez un régime alimentaire équilibré. Mangez du poisson, des viandes blanches, des fruits, des légumes et privilégiez l'huile d'olive. Évitez la charcuterie et les viandes rouges en excès ;
- méfiez-vous des plats préparés (industriels) et mijotés en sauce. Ils sont souvent riches en sucres, en graisses et en sel. Dans la mesure du possible, préparez vous-même vos plats.
- privilégiez une cuisson à la vapeur plutôt qu'au beurre ou en friture ;
- attention au grignotage en dehors des repas. Veillez à manger de tout et de façon équilibrée pendant les repas pour ne pas ressentir de sensation de faim ;
- modérez votre consommation d'alcool. Ne dépassez pas trois verres de boissons alcoolisées par jour si vous êtes un homme, et deux verres, si vous êtes une femme.
Tous ces verres contiennent la même quantité d’alcool.
Ils correspondent à un verre de boisson alcoolisée.
(Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé)
©cnamts 2010
Évitez l'excès de poids
Le surpoids aggrave le risque d'apparition des maladies cardiovasculaires. En limitant votre apport en graisses et en sucres, vous évitez l'excès de poids qui oblige votre cœur à un travail accru.
On parle de surpoids si l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et d'obésité s'il est supérieur à 30. Calculez votre IMC avec le calculateur ci-dessous.
La présence de graisse au niveau abdominal augmente le facteur de risque. On parle d'obésité abdominale lorsque le tour de taille dépasse 88 cm chez la femme et 102 cm chez l'homme.
Pour savoir si vous êtes en surpoids, calculez votre indice de masse corporelle (IMC). En fonction du résultat, il faudra consulter votre médecin pour qu'il évalue votre risque cardiovasculaire global et vous conseille.
Agissez sur votre consommation de tabac
- Pour tous : fumer diminue vos capacités respiratoires et cardiaques à l'effort. Votre corps est moins bien oxygéné et vos muscles moins performants.
- Pour les femmes : la cigarette annule la protection naturelle contre les maladies cardiovasculaires dont bénéficient les femmes jusqu'à la ménopause, grâce à leurs hormones. L'association pilule-tabac multiplie par plus de quatre le risque de faire un accident vasculaire cérébral.
Il existe des aides efficaces pour arrêter de fumer
Vous pouvez prendre un traitement de substitution à la nicotine sous forme de timbres, de gommes à mâcher, de comprimés à faire fondre sous la langue. Si les dosages sont adaptés, ces substituts comblent le manque de nicotine : les effets désagréables liés à l'arrêt du tabac (irritabilité, difficultés de concentration, humeur dépressive, troubles du sommeil ou de l'appétit, etc.) disparaissent ou diminuent. Parlez-en avec votre médecin traitant.
Lire l'article : "les différents moyens pour arrêter de fumer"
Les effets quasi immédiats de l'arrêt du tabac
- 20 minutes après l'arrêt du tabac, votre pression sanguine et vos pulsations cardiaques redeviennent normales.
- 24 heures après avoir fumé votre dernière cigarette, le monoxyde de carbone est chassé de votre corps, vos poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée.
- Après 48 heures, le goût et l'odorat s'améliorent.
- Après 72 heures, votre respiration est plus facile, votre énergie augmente.
- Au bout de trois à neuf mois, la respiration et la toux s'apaisent, votre voix devient plus claire.
- Après cinq ans sans tabac, le risque d'être victime d'un infarctus du myocarde est deux fois moins élevé que celui d'un fumeur.
- Dix ans après l'arrêt du tabac, le risque d'avoir une crise cardiaque redevient équivalent à celui d'une personne qui n'a jamais fumé.
Agissez sur votre activité physique
Pratiquez une activité physique régulière adaptée à votre capacité physique. Grâce à elle, vous agissez sur plusieurs facteurs à la fois :
- vous limitez votre prise de poids ;
- vous diminuez le taux de graisses dans le sang ;
- vous réduisez le risque de diabète et d'hypertension artérielle.
Elle vous permet de réduire votre risque cardiovasculaire global.
Votre médecin peut vous aider à choisir un programme d'activité adapté à votre aptitude physique et à votre état de santé.
Des astuces pour intégrer l'activité physique dans votre quotidien
Chaque jour, on peut faire plus d’exercice en se déplaçant davantage à pied. Faire ses courses, se rendre au travail, accompagner les enfants à l’école, peuvent devenir autant d’occasions de marcher.
Vous empruntez le bus ? Montez à bord un arrêt après votre station habituelle, ou descendez un peu avant votre destination. Ainsi, vous pourrez marcher sur une partie du trajet. Vous circulez en voiture ? Garez-vous à distance du lieu où vous vous rendez.
Par ailleurs, vous vous dépenserez davantage en adoptant certaines habitudes :
- préférez les escaliers à l'ascenseur, les escalators ou les tapis roulants ;
- si vous avez un jardin, prenez plus de temps pour le cultiver ;
- si vous avez un chien, emmenez-le en promenade plus fréquemment, et plus longtemps.
Si vous êtes parent, profitez du week-end pour partager les jeux de vos enfants (ballon, vélo, etc.) ou vous promener avec eux. Pendant la sieste, vous pouvez peut-être faire un peu de gymnastique à la maison, en vous aidant par exemple d’un programme enregistré sur CD ou DVD ou d’une plateforme de jeux vidéo. Si vous vivez dans un logement assez grand, pensez au vélo d’appartement. Enfin, vous pouvez aller à la piscine avec des amis : pendant qu’un adulte surveille les enfants, les autres prennent le temps de nager.
L'activité physique régulière
Il n’y a pas d’âge pour commencer une activité physique régulière, à condition de le faire progressivement.
Pour commencer, visez une activité modérée ; la marche est facile à pratiquer chaque jour, en favorisant les déplacements à pied. Vous pouvez aussi vous promenez, seul ou en famille.
Pensez également aux clubs ou associations qui proposent près de chez vous diverses activités sportives et qui vous permettront de développer vos contacts sociaux.
Dans tous les cas, avant de commencer une activité, consultez votre médecin traitant pour faire le point avec lui sur votre état de santé.